Quand on a pas de chance... {P.V Duncan

Une île avec une vue magnifique sur l’océan, des plages de sable fin et chaud qui s’étendent à longueur de vue, une forêt dense au milieu de cet ilot, le site de cet endroit pour adolescent est simplement paradisiaque et personne ne va s‘en plaindre. Être un membre du personnel de ce lieu pour encadrer des ados dont les parents ont put leur payer un tel voyage devrait être des plus énervants et épuisants, pourtant ce n’est pas le cas. Si l’île serait comme les pubs la définissent, ce serait plus ennuyant et il lui faudrait s’occuper un minimum de tous ces junkies. Mais au lieu de travailler, Duncan, lui, passe des vacances de rêve contrairement à bien des jeunes ici qui vivent l’enfer, aller savoir pourquoi. Le jeune employé ne se gêne surement pas pour les manipuler, il prend un malin plaisir à les rabaisser, les faire souffrir plus que nécessaire, se servir d’eux lorsqu’il en a besoin, il n’est pas devenu méchant en venant sur ce site de rêve, il l’était déjà bien avant. Mister O’connors a amené dans son bonheur personnel sa petite sœur avec qui il ne s’est jamais entendu, Mathilde qui subit les colères de son ainé ainsi que celles des autres membres de l’équipe pédagogique et ce n’est surement pas lui qui va la défendre, elle n’a que ce qu’elle mérite. Les journées se ressemblent toutes, plus joyeuses les unes que les autres, la plage et le soleil sont quelques uns des conforts que l’île peut offrir aux quelques privilégiés qui ne sont pas obligés de passer leurs journées sous un soleil de plombs à travailler et à subir les coups de certains des employés. Ce que rarement Duncan fait, les mots sont parfois beaucoup plus touchant que des paroles, surtout lorsque l’on sait où l’on va et les points sensibles des personnes qui nous entourent.

Duncan était assis sur le sable, le regard droit devant sur l’océan qui se trouvait à seulement quelques mètres devant lui, il était seul sur la plage, après tout il y en a qui travaillait à cette heure-là. Des adolescents qui aurait mieux fait de rester chez eux pour leurs vacances, des personnes condamnées à rester ici pendant longtemps encore. L’autre île la plus proche de celle-ci est beaucoup trop loin, quand à revenir à leurs vies c’est impensable. Un site paradisiaque où pourtant tous les jeunes vivent un enfer permanent, pour le plus grand plaisir de certains qui eux se plaisent ici. Il revint à la réalité lorsqu’il entendit quelqu’un tomber dans l’eau et c’est avec un malin sourire qu’il aperçut que la personne n’était autre qu’une des adolescentes qui avait l’air de croire qu’elle pouvait passer du bon temps dans l‘océan. À croire qu’à force de se trouver ici, elle en oubliait même que ce n’était pas un endroit paradisiaque où l’on fait ce que l’on désire lorsque l’envie se présente, instinctivement il se releva et se dirigea vers le quai où elle devrait forcément passer pour revenir vers la plage. Lorsqu’elle l’aperçu, elle ne lui adressa qu’un simple sourire désolé, comme s’il allait la laisser s’en tirer comme cela. Contrairement à elle, il lui lança un regard noir et furieux, sans une once de pitié ou de désolation pour son sort, et sans aucun sourire, hypocrite ou non. D’un air supérieur, et d’un ton glacial il lui dit.

Duncan •• Content que t’apprécies l’océan ! Tu ne devrais pas te trouver dans un champ à ramasser des baies ? À moins que tu préfères passer plusieurs nuits dans un lieu isolé.

Duncan se plaça alors de tel sorte qu’elle ne puisse le contourner et ainsi partir vers la plage. Il savait pertinemment que les bâtiments d’isolation n’était pas l’endroit préféré des jeunes, ce qui est après tout plutôt compréhensible, sans boire, ni manger pendant pas mal de temps et en subissant de la violence gratuite, comme partout ailleurs sur l’île. La plupart des employés étaient adeptes de cette façon de se faire respecter, ce qui en traumatisait plus d’une, surtout lorsque l’on sait qu’il y en a qui ne se cache pas pour en violer.

Duncan n’était surement pas du genre à être gentil avec les nombreux jeunes qui se trouvaient sur le camp, contrairement à certains de ces collègues qui essayaient tant bien que mal de les défendre, sans grand succès pourtant. Le tout jeune employé était d’un naturel méchant, ici c’était un atout alors il n’allait surement pas changer sa façon d’être, méchant mais pas violent du moins la plupart du temps. La réaction de Manami ne se fit pas attendre et elle lui lança un regard noir, ce dont il ne releva même pas vu que c’était totalement inutile, ici elle n’était qu’une adolescente parmi tant d’autres, lui avait bien plus de pouvoir qu’elle sur l’île. Si il décidait qu’elle devait souffrir, elle soufrerait, c’était aussi simple que cela que cela lui plaise ou non et que ce soit justifié ou pas personne ne chercherait à aller voir plus loin que ce que lui dirait..

Manami •• Gomenasai, O'Connors-sama.

Le jeune homme ne releva même pas ce dont elle avait dit, contrairement à elle, il ne parlait pas le japonais et cela restait du charabia à ses yeux, dans tout cela, il n’entendit que son nom. Qu’elle l’insulte dans une autre langue si cela pouvait lui plaire bien qu’il trouvait cela ridicule, elle n’était plus dans son pays, elle devrait se rendre à l’évidence, si elle voulait espérer repartir d’ici c’était son problème après tout. Évidement, dans son esprit elle ne s’excusait pas, et même si elle le ferait cela ne changerait pas grand-chose il faut l’avouer, après tout, il n’était surement pas là pour céder aux désirs de ces nombreux jeunes et l’occasion était trop belle pour la laisser s’échapper. En effet, il était de plus en plus rare de croiser des élèves qui enfreignent les règles, alors lorsque cela se produit, inconsciemment ou pas, il ne faut pas les laissaient filer.

Manami •• Si vous voulez savoir, non, je n'ai pas envie d'être isolée, et non, je ne faisais pas trempette, je suis tombée. Il semblerait que la justice ne soit pas vraiment dans les valeurs du camp, pourtant c'est plutôt ce à quoi je m'attendais…

Il ne put réprimander un sourire aux paroles de la jeune femme, elle s’attendait peut-être aussi à passer des vacances paradisiaques et mais elle avait dû se rendre compte que ce ne serait pas le cas. Il était bien naïf de sa part de croire qu’on puisse lui donner même un minimum de respect maintenant qu’elle se trouvait ici, cela ne marchait pas comme cela et elle devrait pourtant le savoir à force.

Duncan •• Et bien, c‘est très bien comme cela étant donné que entre nous c‘est moi qui décide si je veux ou non que tu sois en isolement, et contrairement à ce que tu as l‘air de penser, ce n‘est certainement pas toi et tes envies. À croire que non, l‘injustice est omniprésente, mais si tu as un soucis avec cela, le directeur sera ravi d‘entendre ce que tu penses de l‘île, j‘en suis persuadé.

Le directeur, c’était une personne que la plupart des jeunes ici craignaient, et il était surement le pire au niveau de la violence. Il ne se gênait pas pour s’en prendre à certaines personnes qui n’avaient pourtant rien fait, c’était ainsi et pas autrement, il avait les pleins pouvoirs ici et il s’en servait. À pousser trop de jeunes, il en avait tuer, mais ce n’était pas le problème de Duncan, c’était une simple menace, qu’il n’aurait cependant pas de mal à mettre à exécution si besoin. Il ne faisait pas que de parler..

Manami •• Écoutez, Monsieur, je ne cherche pas d’ennuis. Si vous le permettez, je partirai tout de suite vers les champs ! Sans détour ni rien du tout.
Duncan •• Tu le ferais, je n‘en doute pas, mais je ne pense pas que cela te servira de quelconque leçon. Puis, le soleil se couche, il serait inutile que tu ramasses des baies alors que la chaleur diminue.